Une série de trois photos familiales mises en vente sur la Toile a attiré notre attention : on y distinguait la façade d'une cabane de pierre servant d'arrière-plan à des photos de groupe. La coiffure (frange rouleau) de plusieurs des femmes était à la mode dans les années 1940, soit une ancienneté de quelque 80 ans. Ainsi que le laissent supposer les victuailles visibles sur les photos, le motif de cette réunion était un pique-nique à la cabane champêtre appartenant à une des personnes présentes.

Photo No 1

La première photo nous fait entrevoir un paysage de friche rocailleuse et de végétation rabougrie comme on en trouvait en Provence ou en Languedoc au milieu du XX^e siècle. De fait, le cadre est provençal, il s'agit d'une colline des environs de la ville de Forcalquier si l'on en croit le vendeur.

L'élément féminin domine avec sept femmes, de tous âges, la présence masculine se bornant à un ancien en gilet et casquette, un grand gaillard en culottes courtes et enfin une petit garçon maintenu en place par une jeune fille, sa sœur peut-être. Toute cette petite troupe a du mal, sous le soleil de midi, à regarder l'objectif, à l'exception du chien qui tourne le dos au photographe...

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Photo No 2

Dans le deuxième cliché, les visiteurs se sont déplacés vers la droite, laissant entrevoir l'entrée, la façade et le côté droit  de la cabane (ou des cabanes étant donné la profondeur du mur latéral). Le jeune homme en culottes courtes est passé derrière l'objectif tandis que son prédécesseur à ce poste, un jeune homme en pantalon et bretelles, a regagné la petite troupe avec au bras une des jeunes filles.

Photo No 3

Dans la troisième photo, les hommes se sont retirés, laissant à quatre des femmes le soin de dresser le couvert. L'une prépare la nappe, deux autres sortent les victuailles de leurs récipients (une marmite et son couvercle, un seau en métal), sous le regard d'une quatrième qui semble tenir des serviettes à la main. La façade de la cabane est entièrement dégagée, elle est plate, avec une entrée axiale couverte d'un linteau en bois fléchissant sous la charge. À droite de l'entrée, un contrefort vient renforcer la muraille. Une cruche est posée sur son rebord.  En haut de la façade, court la rive saillante d'une toiture de lauses à coyau, dont la forme semble être conique.

Sans doute, les raisons et certains détails de ce déjeuner au cabanon nous échappent-ils aujourd'hui, mais l'ensembe des trois clichés restitue une tranche de vie bien sympathique et fournit un témoignage émouvant d'un monde paysan aboli.